Des villes qui dépouillent, rendent malades et dépriment : Medellín

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Des villes qui dépouillent, rendent malades et dépriment : Medellín
Opinions
| par La Rédaction |

Par Alfonso Insuasty[1] 

Traduction d’Alexandre Dubé-Belzile

Cet article a été publié par nos partenaires de Colombie, la revue Kalivando. 

La ville idéale et idéalisée, où l'on ne pense qu'à l'avenir, à la paix et à la tranquillité, cache derrière elle une logique de marché qui influence les pratiques de planification urbaine et les décisions publiques, tout en restant camouflé derrière un discours de façade prônant le progrès pour tous·tes. Le contrôle est à la fois sa grande force et sa grande faiblesse. En effet, ce contrôle diffus des autorités permet des alliances entre des acteurs légaux et illégaux, des forces unies par des charnières solides qui permettent une coordination parfaite et qui maintiennent en vie la machine productive du capital, peu importe si elle œuvre dans la légalité ou non.

En fait, Medellín est l'illusion d'une ville charmante, harmonieuse, pacifiée, le résultat d’une histoire typique d'un urbanisme néolibéral. En somme, il s’agit de la ville du déni, qui cache et invisibilise l'évidence, l’injustice sociale, spatiale, structurelle à des échelles colossales, le déni de l'avenir, les violations et les souffrances constantes et profondes. Il s’agit d’une ville qui invisibilise les contradictions de la lutte des classes directe et constante. La paix et la violation du droit à la ville sont des axes qui ne semblent pas se croiser, mais ils sont jumelés, entrelacés. L'un définit l'autre. Ce sont des questions complexes aux implications sociales, économiques et politiques.

Aujourd'hui, la ville (désormais district) de Medellín souffre de plusieurs maux structurels résultant d'une accumulation résultant de toutes les décisions prises par les gouvernements locaux et nationaux successifs, décisions qui ont favorisé la concentration du pouvoir, de richesses, des possibilités de mobilité sociale et de privilèges. Ce modèle de ville a été imposé par le sang et le feu et a donné vie à une ville néolibérale, configurée pour le marché, qui favorise la négation des droits et qui cache ses problèmes profonds. Or, nous avançons que ce sont ces problèmes qui doivent éclater au grand jour pour être solutionnés, et ce, pour avoir enfin la paix.

Ces réalités cachées

  1. Déplacement forcé

En raison du conflit armé, la ville s'est développée en périphérie. De nos jours, ses habitant·e·s doivent vivre avec le contrôle exercé par les réseaux criminels paramilitaires qui entrainent des déplacements forcés. La municipalité est également bouleversée par des travaux d'aménagement urbain, par les changements climatiques et par la pauvreté et le manque d'emploi.

  1. Inégalités socio-économiques

La ville de Medellín est l'une des villes de la région où les inégalités sont les plus importantes. Il n’y existe pas d’accès aux services de base, à un logement adéquat, à une éducation de qualité ou à des possibilités d'emploi. Même si la situation semble s’être améliorée, du moins dans les statistiques, elle reste très grave.

  1. Inégalités d'accès aux transports

Le système de métro, unique en son genre dans le pays, exacerbe le manque d'infrastructures de transport adéquates. La ville accuse des inégalités criantes pour l’accès à ces services, ce qui rend plus difficile l’accès à l’éducation, la possibilité de se trouver du travail ou de participer à des activités de loisirs dans les différentes parties de la ville.

  1. Marginalisation, groupes vulnérables

Il y a eu une augmentation significative du nombre de sans-abri, de l'extrême pauvreté, du nombre de personnes migrantes, de réfugiés, de personnes déplacées à l'intérieur de leur pays et d'autres groupes vulnérables qui se heurtent à d'énormes obstacles pour accéder aux services de base et participer à la vie sociale et culturelle de la ville[1].

  1. Manque de participation effective des citoyens

Il existe une participation miroir, fonctionnelle, sans impact réel sur la résolution des conflits structurels, ni sur la définition d'un modèle de ville qui se décline en politiques urbaines garantissant la prise en compte effective de leurs besoins et de leurs droits[2].

  1. Discrimination et ségrégation

L’existence de politiques de ségrégation est évidente, que ce soit pour favoriser le tourisme ou la promenade tranquille des étrangers. Cela accroît les barrières et la discrimination fondée sur l'ethnicité, le genre, l'orientation sexuelle ou le handicap et génère une forte ségrégation spatiale et accroît l'exclusion sociale[3].

  1. Pollution environnementale

Medellín est l’une des villes où le niveau de pollution atmosphérique est le plus élevé du pays. Cela a des répercussions négatives sur la santé et le bien-être de ses habitants[4].

  1. Établissements informels, déficit de logements et logements inadéquats

Medellín abrite un nombre important d'établissements informels ou de bidonvilles, dans lesquels les conditions de vie sont précaires. Ils sont aussi le plus souvent sans accès aux services de base. Selon le Plan d'occupation des sols de Medellín (Plan de Ordenamiento Territorial de Medellín - POT), en 2019, il manquait 133 000 logements dans la ville. Au déficit quantitatif s'ajoute un déficit qualitatif, avec de nombreux logements qui ne répondent pas aux normes minimales de qualité.

Le modèle de ville configure les types de personnes qui habitent la ville

  1. Travail du sexe et consommation de substances psychoactives

Dans les dernières années, l’industrie touristique de Medellín a connu une croissance importante. Par la même occasion, il y a eu une explosion de l’offre de services sexuels et de la consommation de substances psychoactives, ce qui implique d'importantes sommes d'argent[5].

  1. La culture du traqueto

Renán Vega Cantor affirme que le traqueto se définit comme une manière de régler tout problème par la violence physique directe, en proclamant son machisme profond, en s’exhibant en public, avec des proches ou autres convives. C’est aussi faire étalage des meurtres commis et de dilapider au cours d'une soirée le paiement reçu pour avoir exécuté un assassinat ou transporté une cargaison de drogue en dehors du territoire colombien. La personne qui s’adonne au traqueto achète tout ce qui est à sa portée (femmes, sexe, amis), même si elle est pauvre, déteste les pauvres ou si, au nom de la morale catholique, elle déteste tout ce qui sent la lutte sociale dans le quartier, à l'école ou sur le lieu de travail. Il s’agit d’« un schéma culturel qui s'est répandu comme un idéal »[6].

  1. Les personnes vivant dans la rue

Ce problème prend de l'ampleur. Au cours des trois dernières années, leur nombre a augmenté de 150 %, dépassant la capacité des autorités à faire face à de ce problème[7]. Il faut dire que la volonté politique manque également. En outre, la ville compte 25 000 consommateurs de substances psychoactives qui sont à deux doigts de vivre dans la rue[8].

  1. La population carcérale augmente

Depuis 2016, la surpopulation dans les centres de détention temporaire de Valle de Aburrá a doublé. Les postes de police sont parfois plein à 713 % de leur capacité et cela touche la population juvénile en particulier.

  1. Suicides

Medellín a enregistré 214 suicides en 2022 et plus de 3 000 tentatives de suicide, des chiffre élevés à l’échelle nationale et latino-américaine, « l'angoisse face à un présent plein d'inconvénients, un avenir incertain et les pressions culturelles de la consommation et du succès, sont derrière les motivations qui abîment et rendent malades des milliers de personnes »[9] .

VICTIMES DU DÉVELOPPEMENT

À ce panorama, il faut ajouter la fabrication accélérée de victimes du développement face à l'avancée et à l'approfondissement de l'extractivisme urbain. Il s'agit d'un phénomène qui suit la voie de la dépossession, désormais accompagnée du discours du bien commun.

Selon une étude menée en 2017 auprès des communautés affectées par le développement urbain à Medellín, il s'agissait d'un phénomène croissant. En même temps, une première rencontre des communautés affectées par le développement a été organisée. En 2019, un rapport sur ce phénomène a été présenté par à la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH). La même année, une audience publique a été convoquée par le Congrès de la République, par l'entremise du représentant du parti Omar Restrepo Comunes. Pendant la pandémie, le harcèlement des familles lors d’expulsions de leurs maisons ou pour des travaux d'aménagement urbain n'a pas cessé. En 2021, la table ronde des victimes du développement et de l’administration municipale (Mesa de Interlocución Victimas del Desarrollo y Administración municipal) a été créée et un rapport a été dûment publié.

Après cet exercice, nous avons pu repérer ces répercussions.

Nous estimons qu’un total cumulé de plus de 9 826 000 de personnes a été affecté par la mise en œuvre des travaux de développement. Les chiffres pourraient en fait être beaucoup plus élevés et nous ne nous référerons qu'à quelques cas.

Total, personnes affectées par chaque macroprojet en 2021

Macroprojet

Total,
personnes affectées

Ramed de tramway Ayacucho

2790

Metro Cable Picacho

1750

Parc Bicentenario

760

Pont de la Madre Laura

2100

Tunnel Occidente

226

Métro de la 80 (Barrio El Volador)

2200

Total, personnes affectées

9826

 

Source : Préparation propre (estimations basées sur le nombre de parcelles nécessaires et le nombre de personnes (en moyenne) par famille occupant chaque parcelle).

Ces répercussions générales sont donc mises en évidence :

Affectation

Axes

Les inégalités se creusent et l'appauvrissement de la population s'accroît.

La mise en œuvre du développement dans la ville et la destruction des entreprises de subsistance.

De nombreuses entreprises sont installées dans les maisons qui feront l’objet d’évictions, ce qui permet de réduire les coûts. Cela touche aux biens, aux idées d'entreprise et aux propriétaires d'entreprise.

 

Les propriétés sont évaluées de manière irrégulière à bas prix et les paiements sont retardés.

 

Passage de propriétaires à possesseurs déracinés.

 

Effets psychosociaux et communautaires graves.

L'individu est affecté sur le plan émotionnel : perte de vision de l'avenir, désorientation, dépression.   

Les conflits familiaux, l'éclatement de la famille, les conflits intergénérationnels et le manque d'efficacité au travail et dans les études sont accentués.

 

Effets sociaux et communautaires : perturbation du tissu social, du voisinage, de la solidarité et de la subsistance.

 

La démocratie et la crédibilité des institutions publiques sont fracturées.

La manière dont ces travaux sont mis en œuvre et gérés est médiatisée par la tromperie, les menaces, les renseignements incomplets, la confusion, la désinformation, une logique de taxation descendante.

La participation est fonctionnelle, les besoins et les griefs des personnes concernées ne sont pas réellement pris en compte.

 

Le temps, c'est de l'argent. C'est pourquoi les pressions augmentent à mesure que la bureaucratie prend du retard et il y a manque de diligence raisonnable. Les gens sont laissés à eux-mêmes dans un état d'anxiété.

 


Source : Rapport 2021[10].

Medellín n'a pas eu l'intelligence de se mettre d'accord sur des solutions à nos graves problèmes. Il n'est pas intelligent d'être la ville la plus innovante du monde et en même temps l'une des plus inéquitables. Il n'est pas intelligent de vouloir développer un quartier d'innovation technologique et d'affaires et en même temps de ne pas pouvoir payer un prix juste pour le logement. Il n'est pas intelligent de construire le plus grand pont urbain du pays et de laisser, dans la tromperie, plus de 1000 familles sans logement. Il n'est pas intelligent de concevoir le système de Metrocable pour le quartier de La Paralela  sans penser à des solutions de logement décentes pour les 600 familles qui y habitent. Il n'est pas intelligent d'attendre que la Moravie brûle pour empêcher 256 familles de construire à nouveau et ne pas leur offrir de solution de logement définitive. Il n'est pas intelligent de laisser les familles pauvres résoudre seules leur problème de logement et de les accuser en même temps de ne pas respecter les réglementations et d’effectuer de la construction très risquée. Une société ne peut pas être intelligente si, après avoir subi 30 ans de guerre, elle ne se reconnaît pas comme une victime et ne veut pas de la paix. Le développement n'est pas intelligent s'il est construit sur la douleur[11].

En 2023, avec l'avancement des travaux du métro léger sur la route 80, ces problèmes préexistant se sont aggravés en raison des mensonges, des retards, des abus, des tromperies, du manque d'information, des évaluations dérisoires et des répercussions ci-dessous. Plus de 594 propriétés ont été touchées et 725 l’ont été partiellement[12] et plus de 10 000 entreprises ont été affectées[13]. Le discours de la ville la plus innovante pèse lourdement sur les personnes qui s'y opposent et qui, contre elle, revendiquent leurs droits. En effet, elles sont aux prises avec leurs propres croyances et aux contradictions vécues au quotidien, à la répression, aux violations des droits de la personne et elles ne connaissent que trop bien le prix que leur coûte cette ville-illusion, cette « ville plus ». Il s’agit d’une réorganisation criminelle du territoire[14].En référence à la chanson de Kortatu[15], sommes-nous condamnés à vivre et à habiter une « ville de merde »?[16]

Et la paix?

Jusqu'à présent, nous n'avons pas parlé des réseaux criminels qui contrôlent les quartiers, les communes, l'économie locale et enfin, même la vie quotidienne et la participation politique, et ce, suivant une logique paramilitaire. Et la paix? C’est en effet la question la plus importante. Or, cette absence de paix est le symptôme d'un mal structurel que nous devons reconnaître et qui va de pair avec le modèle de ville autoritaire qui nous est imposé. Medellin est ville néolibérale qui doit être transformée. Enfin, si on veut la paix, il faut parler de ces problèmes structurels et leur trouver des solutions.

Et les résistances ?

Il y a de nouvelles organisations sociales ad hoc qui revendiquent des droits. Il y en a d'autres, plus anciennes, qui ont compris que la lutte est longue et elles en sont arrivées à une réflexion qui les amène à remettre en question le modèle de ville, qui leur a été imposé par le sang et le feu dans le cadre d'une alliance criminalité-entreprises-État. C’est une réalité qui doit être étudiée et soulignée.

Il y a plusieurs villes qui débattent de questions différentes en fonction de leur propre réalité, mais ces questions portent toutes sur les conséquences du même modèle. Il est impératif de gagner en qualification, en articulation et en mobilisation, et ce, afin de contester, d'une part, les outils de planification du prochain examen approfondi du plan d'occupation des sols, prévu pour 2027, conformément à la réglementation en vigueur et, d'autre part, afin de consolider un plan d’action commun de la ville, et ce, pour produire un ou des modèles de ville populaire pour aborder des questions qui n’ont pas été entendues, ou qui ont été ignorées ou étouffées. Nous souhaitons ainsi donner lieu à une planification insurgée, une sorte de libération urbaine permanente.

CRÉDIT PHOTO: FLICKR / 

[1] Susana Cogua, « ¿Por qué hay indígenas asentados a las afueras de un colegio público en Medellín? » Qhubo, 23 avril 2023. Récupéré sur https://www.qhubomedellin.com/solidaridad-qhubo/mi-ciudad/por-que-hay-indigenas-a-las-afueras-de-colegio-publico-en-medellin/ (consulté le 13 août 2023)

[2] Norela Mesa Duque, Daniela Londoño Días, Alfonso Insuasty Rodríguez et al., (2023). Desarrollo Urbano: Afectaciones Y Resistencias En Medellín. UNAULA : Medellín, 2023. Récupéré sur https://kavilando.org/lineas-kavilando/observatorio-k/9535-desarrollo-urbano-afectaciones-y-resistencias-en-medellin-libro (consulté le 13 août 2023)

[3] Sebastián Estrada, « Este martes será cercado El Parque Lleras como pasó con el Parque Botero », Caracol, 1er mai 2023. Récupéré sur https://caracol.com.co/2023/05/01/este-martes-sera-cercado-el-parque-lleras-como-paso-con-el-parque-botero/ (consulté le 13 août 2023)

[4] Divulgación Científica UPB, « 5 datos que no sabías sobre la contaminación del aire en Medellín », UPB, 22 août 2019. Récupéré sur https://www.upb.edu.co/es/central-blogs/divulgacion-cientifica/contaminacion-aire-medellin (consulté le 13 août 2023)

[5] El Tiempo, « ONU denuncia Narco-Turismo en Medellín y turismo sexual », El Tiempo, 23 octobre 2012. Récupéré sur https://kavilando.org/lineas-kavilando/territorio-y-despojo/2114-onu-denuncia-narco-turismo-en-medellin-y-turismo-sexual (consulté le 13 août 2023)

 

[6] RenánVega Cantor, « La formación de una cultura “traqueta” en Colombia », 18 février 2014, Rebelión. Récupéré sur https://rebelion.org/la-formacion-de-una-cultura-traqueta-en-colombia (consulté le 13 août 2023)

[7] El Colombiano. (). Habitantes en calle crecieron casi un 150% en 3 años, El Colombiano, 24 septembre 2022. Récupéré sur https://www.elcolombiano.com/antioquia/aumento-de-habitantes-de-calle-en-medellin-AO18701652 (consulté le 13 août 2023)

[8] El Colombiano, « Medellín tiene 25.000 drogadictos a un paso de ser habitantes de calle », El Colombiano, 8 janvier 2017. Récupéré sur https://www.elcolombiano.com/antioquia/la-drogadiccion-es-el-problema-mas-complejo-de-medellin-dice-secretario-de-inclusion-BM5718056 (consulté le 13 août 2023)

[9] Libardo Sarmiento Anzola, « Medellín activa alarma por suicidios », DesdeAbajo, 20 avril 2023. Récupéré sur https://www.desdeabajo.info/ediciones/edicion-no-300/item/medellin-activa-alarma-por-suicidios.html (consulté le 13 août 2023)

[10] Hernán Darío Martínez Hincapié, Edison Villa Holguín, et Alfonso Insuasty Rodríguez (30 juin 2022), « El desarrollo urbano que impulsa la brecha de la desigualdad. Caso Medellín – Colombia », 14(1), 7-20. de https://kavilando.org/revista/index.php/kavilando/article/view/444 (consulté le 13 août 2023)

[11] Op. Cit., note 10

[12] Sergio Zuluaga, « Con 816 predios censados avanza la gestión sociopredial del Metro de la 80 », mairie de Meddellín, 12 décembre 2022. Récupéré sur https://www.medellin.gov.co/es/sala-de-prensa/noticias/con-816-predios-censados-avanza-la-gestion-sociopredial-del-metro-de-la-80/ (consulté le 13 août 2023)

[13] El Tiempo, « Los ‘sacrificados’ para que Medellín tenga un nuevo tramo del Metro », El Tiempo, 16 octobre 2020. Récupéré sur https://www.eltiempo.com/colombia/medellin/medellin-la-historia-de-los-afectados-por-la-entrega-de-predios-para-nuevo-tramo-del-metro-543358 (consulté le 13 août 2023)

 

[14] Eulalia Borja Bedoya, José Fernando Valencia Grajales, et Alfonso Insuasty Rodríguez, (2022). « ¿Gentrificación o reordenamiento criminal del territorio urbano? Caso Medellín (Colombia) » Ratio Juris, 263-288. Obtenido de Revista Ratio Juris: https://kavilando.org/lineas-kavilando/observatorio-k/9339-gentrificacion-o-reordenamiento-criminal-del-territorio-urbano-caso-medellin-colombia (consulté le 13 août 2023)

[15] Groupe de punk basque, actif de 1984 à 1988.

[16] Giuseppe Aricó, José A. Mansilla et Marco Luca Stanchieri, Mierda de Ciudad. Una rearticulacion crítica del urbanismo neoliberal desde las ciencias sociales. Bacelona : Pol-Len Edicions, SCCL, 2015.

 

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