L’incommensurable lutte de Julian Assange

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L’incommensurable lutte de Julian Assange
Opinions
| par Elizabeth Leier |

Il y a quelques mois, le compte Twitter de WikiLeaks ainsi que celui dédié à la campagne pour défendre son fondateur Julian Assange annonçaient le risque imminent de son expulsion de l’ambassade équatorienne où il était réfugié depuis juin 2012. Force est de constater que les craintes de WikiLeaks n’étaient pas infondées. En effet, tous et toutes en furent témoins, alors que les images d’Assange se faisant traîner de force par les policiers britanniques, invités à venir le saisir dans l’ambassade, ont fait le tour du monde le 11 avril dernier.

 

La lutte d’Assange est d’une importance primordiale alors que l’avenir démocratique des sociétés occidentales est remis en question par l’opacité grandissante des gouvernements, le monopole des technologies de communication par quelques grandes entreprises et l’émergence de mécanismes de surveillance puissants déployés contre les citoyen·ne·s. En effet, l’information et la presse constituent des outils essentiels pour comprendre l’état actuel de la société et revendiquer un rééquilibre du pouvoir. Par ailleurs, alors que se dessinent aujourd’hui des plans d’intervention et de guerre en Iran et au Vénézuélai, le rôle qu’ont les médias de fournir un exposé des faits et des enjeux est fondamental. Or, le cas d’Assange laisse présager qu’un désir de bâillonner celles et ceux qui présentent la vérité anime la classe politique. Aujourd’hui persécuté par les Américain·e·s par leur Espionage Act de 1917, Julian Assange constitue un cas de figure pour les journalistes qui oseraient exposer les mécanismes voilés du pouvoir.

 

Des publications qui dérangent

 

Le cas de Julian Assange peut sembler complexe et particulier. En 2006, l’informaticien originaire d’Australie fonde un site web — qui s’appellera WikiLeaks — dédié à la publication d’informations secrètes fournies par des lanceurs d’alertes. Le mandat de l’organisation est de publier toute information qui, n’étant pas autrement accessible au public, revêt une valeur historique, éthique, diplomatique et/ou politiqueii. Jusqu’alors peu connu, WikiLeaks se retrouve au cœur de l’actualité mondiale en 2010, après la publication de la vidéo intitulée « Collateral Murder » (meurtre collatéral)iii. La vidéo en question montre l’assassinat de deux journalistes de l’organisation Reuters par les forces armées américaines. Il s’ensuit une série de révélations, que l’on nomme respectivement les Iraq War Logs, The Afghan War Diaries et Cablegate. Le public et les militant·e·s pour les droits de la personne voient dans ces révélations d’importantes preuves de crimes de guerres et de violations des droits de la personne commis par le gouvernement américain.

 

Des figures politiques et militaires américaines dénoncent rapidement les activités de WikiLeaks, affirmant que la publication d’informations classifiées et confidentielles pose un danger pour la sécurité nationaleiv (bien que, selon le témoignage en cour de dirigeants de l’armée américaine en 2013v, aucune preuve n’existe de décès causés par les publications de WikiLeaks). Ces révélations ont pour effet de placer Julian Assange dans la ligne de mire des autorités américaines, si bien que celles-ci s’acharnent à tenter de capturer le fondateur de WikiLeaks pendant près d’une décennie. Rappelons qu’en 2010, au moment de la publication des câbles diplomatiques — une révélation de plus de 250 000vi « câbles » ou rapports provenant des ambassades américaines à travers le monde et offrant un portrait jusqu’alors secret des opinions et opérations diplomatiques menées par les États-Unis — plusieurs commentateurs et commentatrices demandent ouvertement l’emprisonnement à vie, voire l’assassinat de Julian Assange. On pense à l’analyste Bob Beckel qui, lors d’une apparition à Fox News en 2010, affirme qu’« un homme mort ne peut pas publier »vii. Au Canada, l’ex-conseiller de Stephen Harper, Tom Flannagan, a suggéré qu’Obama devrait faire taire Assange à l’aide d’un droneviii.

 

L’affaire suédoise

 

L’histoire de M. Assange se complexifie davantage peu de temps après la publication des câbles diplomatiques, lorsqu’il fait subitement face à des allégations d’inconduite sexuelle en Suède. Selon les faits présentés devant la cour britannique, deux femmes se seraient rendues dans un poste de police afin de savoir si elles pouvaient inciter M. Assange à passer un test de dépistage contre les ITSix. Selon le témoignage de la poursuite suédoise, la police conclut, par cet échange, qu’un crime aurait potentiellement été commis. Les services de police ouvrent ainsi une enquête et interpellent Julian Assange. Ce dernier répond à quelques questions préliminaires, à la suite de quoi la procureure décide de rejeter la majorité des accusationsx. Or, quelques semaines plus tard, un autre procureur décide d’ouvrir l’enquête et d’interpeller à nouveau le suspect, qui se trouve désormais en Grande-Bretagne, afin de le soumettre à un autre interrogatoire. C’est le début d’un long et ardu litige qui finira par impliquer quatre nations différentesxi : le Royaume-Uni, où Julian Assange se trouve; la Suède, qui poursuit son enquête préliminaire pour inconduite sexuelle; les États-Unis, qui veulent mettre la main sur Assange en raison de ses publications; et l’Équateur, qui l’héberge dans son ambassade londonienne.

 

De la Grande-Bretagne, Julian Assange combat son extradition en Suède pendant près de deux ans. Ce dernier fait alors valoir que la Suède a un passé douteux et peu transparent quant à sa volonté d’extrader des suspects aux autorités américaines, souvent sous prétexte de guerre au terrorismexii. En raison de cette crainte, le fondateur de WikiLeaks offre de retourner en Suède, pourvu que les autorités lui garantissent qu’il ne sera pas ensuite extradé aux États-Unis. Elles refusent à répétition cette offre, offre qui demeure à ce jour la position officielle adoptée par M. Assange et ses avocats.

 

Face à cette impasse, M. Assange accepte de se soumettre de nouveau à un interrogatoire, mais sur le territoire britannique selon le traité d’assistance judiciaire mutuelle. Cette offre est également initialement refusée par les autorités suédoises qui iront finalement l’interroger en 2017xiii. La Suède et la Grande-Bretagne demeurent intransigeantes et, à la suite des procès en appel, la cour anglaise ordonne l’extradition de Julian Assange en juin 2012xiv.

 

Internement à l’ambassade et arrestation

 

C’est à ce moment que M. Assange met pied dans l’ambassade équatorienne, située dans le quartier aisé de Knightsbridge à Londres. Craignant d’être extradé aux États-Unis, il y demande l’asile politique. Le gouvernement progressiste de Rafael Correa accepte cette demande en août. Bien qu’il soit invité à se réfugier en Équateur, le gouvernement britannique refuse de lui accorder le passage à l’aéroport pour s’y rendre. Le réfugié se retrouve donc captif dans l’ambassade, qui fait la taille d’un petit appartement londonien, incapable de franchir la porte de sortie sous peine d’emprisonnement. Il y reste pendant près de sept ans, sans accès à la lumière du jour ou à l’air frais ni aux soins médicaux qui deviennent essentiels alors que son état de santé se détériore à cause conditions de son internementxv.

 

Malgré sa captivité, le fondateur de WikiLeaks n’abandonne pas la mission de l’organisme. Les révélations se succèdent pendant son confinement. En 2016, il s’attire une nouvelle vague de reproches, alors qu’il publie les courriels de John Podesta, le coordonnateur de la campagne présidentielle d’Hillary Clinton. On y découvre, entre autres, un coup monté par l’élite démocrate contre le candidat progressiste Bernie Sandersxvi. Cependant, pour la plupart des commentateurs, commentatrices et journalistes, la faute d’Assange est alors impardonnable : celui-ci aurait délibérément cherché à déstabiliser Hillary Clinton au service de la campagne de Donald Trump. On l’accuse d’être un pion russe ou encore un supporteur de la droite alternative. Tour à tour, M. Assange rejette ces accusations.

 

On ne s’étonnera donc pas de la réaction des médias lorsque ce dernier fut finalement arrêté par la police britannique en avril dernier. En effet, les titres le qualifiant de « hacker », de « violeur », ou encore de « celui qui a voulu déjouer la justice » défilent partout dans le mondexvii. Si plusieurs médias comme The Guardian, The New York Times et Le Monde se réjouissaient autrefois des révélations de WikiLeaks et d’Assange, ils sont maintenant prêts à lui tourner le dos en dénonçant ses méthodes de publication et en lui reprochant son rôle dans l’élection américaine de 2016xviii. On se plait même à publier des détails insipides sur sa vie à l’ambassade, par exemple qu’il aurait fait de la planche à roulettes dans les couloirs ou encore qu’il oubliait de faire la litière de son chatxix.

 

L’antagonisme entre Assange et les médias de masse est important. Si les journalistes travaillant pour les grands médias évoquent souvent le devoir de censurer certaines informations sous prétexte de préserver l’intégrité physique ou morale des sujets de leurs publications et préfèrent, ainsi, présenter l’information sous forme d’articles et d’analyse, WikiLeaks privilégie la publication de documents de source primaire, les rendant directement accessibles au public et n’y expurgeant l’information qu’en cas d’extrême nécessité (en cas de risque pour la vie par exemple). Cette distinction théorique se traduit par la volonté de WikiLeaks de publier l’information que n’osent pas publier les médias de masse. Depuis sa création, WikiLeaks publie les informations qui gênent le pouvoir et démontre l’ampleur de la censure des médias traditionnels. Ce conflit théorique et idéologique a provoqué une rupture entre Assange et les médias de masse. C’est la raison pour laquelle les causes réelles de son expulsion et des poursuites nouvellement intentées à son égard ne font pas les manchettes. Si le gouvernement néolibéral de Lenin Moreno (élu pour succéder à Correa en 2017) affirme que l’Équateur l’a expulsé en raison de son comportement désobligeant, un examen plus attentif des faits révèle que l’éviction d’Assange s’inscrit dans la volonté de la classe dirigeante actuelle du pays de se rapprocher du pouvoir américain en reformulant la politique étrangère équatoriennexx. Le pays s’est d’ailleurs vu accorder un prêt du Fonds monétaire international (FMI), organisation hautement contrôlée par les États-Unis qui y détiennent la majorité des voixxxi, de 4,2 milliardsxxii de dollars quelques jours avant l’expulsion du réfugié. Parmi les alliés n’ayant pas déserté Assange, John Pilger, ancien correspondant de guerre australien aujourd’hui connu pour ses documentaires politiques, craint que « l’Équateur ait vendu » le lanceur d’alerte pour plaire aux demandes américainesxxiii. En effet, quelques heures après son arrestation en avril dernier, on annonce officiellement qu’il est détenu sous la demande des autorités américaines qui s’apprêtent à réclamer son extraditionxxiv.

 

Julian Assange, désormais interné à la prison Belmarsh du sud de Londres, attend présentement son procès d’extradition. C’est le Royaume-Uni qui décidera s’il sera d’abord extradé aux États-Unis, où l’on vient de lui accoler 18 chefs d’accusation qui l’exposent à une peine pouvant aller jusqu’à 175 ans de prisonxxv, ou en Suède, où on a annoncé en mai dernier la réouverture de l’enquête sur l’accusation d’inconduite sexuelle — pourtant officiellement abandonnée en 2017 après le témoignage d’Assange recueilli dans l’ambassadexxvi. Notons que jusqu’à présent, la justice suédoise n’a formulé aucune accusation et que l’affaire est toujours en enquête préliminaire. S’il est envoyé puis inculpé aux États-Unis, Assange risque de passer le reste de sa vie derrière les barreaux.

 

WikiLeaks et l’avenir démocratique

 

Pourquoi le cas de Julian Assange est-il important? À priori, la poursuite américaine contre le fondateur de WikiLeaks s’attaque directement à la liberté d’expression, certes, mais plus concrètement, elle s’en prend à la liberté de la presse. La raison d’être des médias, en dehors de tout calcul économique et marchand, est de rendre un service public essentiel. Ils sont notamment responsables de la redevabilité de la classe politique. Noam Chomsky explique :

 

« Une presse réellement indépendante refuse de se subordonner au pouvoir et à l’autorité. Elle rejette l’orthodoxie, remet en question ce que les personnes bien-pensantes prennent pour acquis, expose la censure implicite, rend accessible au public l’information et la diversité d’opinions nécessaires à la participation valorisée à la vie sociale et politique, et de surcroit, offre une plateforme qui permet aux gens de débattre et discuter des enjeux qui les préoccupent. Ce faisant, la presse accomplit sa fonction comme fondement d’une société véritablement libre et démocratique. »xxvii

 

Une presse légitime se doit donc de chercher à exposer les dérapages et les injustices en offrant au public la vérité. Or, si l’on criminalise l’acte de publier de l’information vérifiée, si l’on pourchasse et emprisonne ceux et celles qui exposent les faits et dévoilent l’injustice et les violences systémiques des États, comment pouvons-nous alors prétendre à la démocratie?

 

Une presse éthique et efficace aurait, par exemple, rapidement démasqué les mensonges ostentatoires de l’administration Bush pour justifier la guerre d’Irak, ce à quoi les médias de masse comme le New York Times et le Washington Post ont échouéxxviii. Ce n’est pas surprenant, dès lors qu’ils choisissent d’obscurcir leur propre échec en rejetant le travail de WikiLeaksxxix. Le paradoxe est clair. Celui qui a osé publier des crimes de guerres et autres violations du droit est détenu, alors que ceux et celles qui ont ordonné et sanctionné ces violations demeurent libres, voire respectés. Néanmoins, les grands médias ignorent cette incohérence. L’importance de WikiLeaks et du travail d’Assange, qui nous offrent un aperçu des mécanismes cachés du pouvoir en publiant des documents de source primaire, ne peut donc être contestée.

 

Enfin, n’oublions pas l’embrouille diplomatique et légale à laquelle se sont livrés l’Équateur, la Suède, la Grande-Bretagne et les États-Unis pour finalement mettre la main sur Julian Assange. Ce dernier n’était pas simplement réfugié dans l’ambassade, mais bien citoyen équatorien depuis 2018xxx. Imaginez que votre nation décide de vous livrer sans procès ni même avertissement à un autre État pour des raisons politiques. Plus encore, les accusations formulées aux États-Unis reposent sur le fameux Espionage Act

qui date de la Première Guerre mondiale. L’instrumentalisation de cette loi, souvent critiquée par les

militant·e·s pour la liberté d’expression à cause de son ambiguïtéxxxi, pose un réel et grave danger pour tou·te·s les journalistes qui publient des informations sur l’État américain – d’autant plus lorsque celui-ci se permet de pourchasser un journaliste étranger (Assange est Australien et non Américain) qui a commis les soi-disant actes criminels à l’extérieur de la juridiction américaine (les révélations de WikiLeaks n’ayant pas été publiées aux États-Unis)xxxii. On ne peut donc ignorer le danger que pose le pouvoir exceptionnel et extraterritorial déployé par les États-Unis contre la liberté d’expression.

 

Le cas d’Assange démontre clairement que toute violation du droit est possible, et même acceptée, si celles et ceux qui vous persécutent sont assez puissant·e·s pour faire fi de vos droits. Ceux et celles qui osent dénoncer le pouvoir américain verront leurs droits bafoués : voilà le message envoyé par les autorités américaines. En bref, il est impératif de dénoncer la situation dans laquelle se trouve le fondateur de WikiLeaks, non pas parce que nous voulons sauver Julian Assange, mais bien pour sauver la liberté d’expression, de presse et ce qu’il nous reste de droit et de démocratie.

CRÉDIT PHOTO : Romina Santarelli

i Tom O’Connor, « Iran Defends Venezuela as U.S Warns of ‘All Options’ Against Two More Oil-Rich Nations » 5 mars 2019, Newsweek, https://www.newsweek.com/iran-defends-venezuela-all-options-oil-1414237

ii Wikileaks, What is Wikileaks, Consulté le 17 mai 2019,

https://wikileaks.org/What-is-WikiLeaks.html

iii Wikipedia, Raid aérien du 12 juillet 2007, Consulté le 17 mai 2019

https://fr.wikipedia.org/wiki/Raid_a%C3%A9rien_du_12_juillet_2007_%C3%A0_Bagdad

iv Greg Myre, 12 avril 2019, « How Much did Wikileaks Damage U.S National Security », NPR,

https://www.npr.org/2019/04/12/712659290/how-much-did-wikileaks-damage-u-s-national-security

v Ed Piklington, « Bradley Manning leak did not result in deaths by enemy forces, court hears », 31 juillet 2013, The Guardian, https://www.theguardian.com/world/2013/jul/31/bradley-manning-sentencing-hearing-pentagon

vi Scott Shane et Andrew W. Lehren, « Leaked Cables Offer Raw Look at U.S. Diplomacy », 28 novembre 2010, The New York Times, https://www.nytimes.com/2010/11/29/world/29cables.html?_r=2&bl

vii Huffington Post, « Fox News’ Bob Beckel Calls For ‘Ilegally’ Killing Assange: ‘A Dead Man Can’t Leak Stuff’ (VIDEO) », 7 décembre 2010,

https://www.huffpost.com/entry/fox-news-bob-beckel-calls_n_793467

viii CBC, « Flanagan regrets WikiLeaks assassination remark », 1er décembre 2010,

https://www.cbc.ca/news/politics/flanagan-regrets-wikileaks-assassination-remark-1.877548

ix Submission to the Supreme Court regarding facts agreed on by the appellant and the respondent. Assange v. Swedish Prosecution Authority, Adopté par la Cour suprême britannique le 1er février 2012. https://www.scribd.com/document/80912442/Agreed-Facts-Assange-Case

x Ibid.

xi BBC, Julian Assange: Why is the Wikileaks co-founder a wanted man?, 12 avril 2019, https://www.bbc.com/news/uk-47912180

xii Michael Bilton, « Post-9/11 renditions: An extraordinary violation of international law », 2 mai 2012, https://www.icij.org/investigations/collateraldamage/post-911-renditions-extraordinary-violation-international-law/

xiii Esther Addley « Swedish prosecutors drop Julian Assange rape investigation », 19 mai 2017, The Guardian

xiv BBC News, « Julian Assange in the Ecuadorian Embassy Timeline », 23 mai 2019, https://www.bbc.com/news/world-europe-11949341

xv Ewen MacAskill, « Julian Assange's health in 'dangerous' condition, say doctors », 24 janvier 2018, The Guardian, https://www.theguardian.com/media/2018/jan/24/julian-assanges-health-in-dangerous-condition-say-doctors

xvi Maquita Peters, « Leaked Democratic Party Emails Show Members Tried To Undercut Sanders », 23 juillet 2016, NPR, https://www.npr.org/sections/thetwo-way/2016/07/23/487179496/leaked-democratic-party-emails-show-members-tried-to-undercut-sanders

xvii Kate Lyons, « ‘Whiffyleaks': what the papers say about Julian Assange's arrest », 12 avril 2019, The Guardian https://www.theguardian.com/media/2019/apr/12/whiffyleaks-what-the-papers-say-about-julian-assanges-arrest

xviii Damien Leloup, « Pourquoi WikiLeaks soutient Trump ? », 9 octobre 2016, Le Monde

https://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/10/19/les-ennemis-de-hillary-clinton-sont-les-amis-de-wikileaks_5016125_4408996.html

xix José M. Abad Linan, « The life of Julian Assange, according to the Spaniards who watched over him », 14 avril 2019, El Pais, https://elpais.com/elpais/2019/04/14/inenglish/1555239431_083712.html?rel=mas

xx Ethan Bronner et Stephan Kueffner, « The Socialist Who Gave Up Julian Assange and Renounced Socialism », 29 mai 2019, Bloomberg Businessweek https://www.bloomberg.com/news/features/2019-05-29/ecuador-s-leader-kicked-out-assange-shunned-venezuela-and-embraced-the-u-s

xxi Dan Beeton, « US and Europe Continue to Maintain Control of IMF Despite Small Changes in Voting Structure », Center for Economic Policy Research http://cepr.net/press-center/press-releases/us-and-europe-continue-to-maintain-control-of-imf-despite-small-changes-in-voting-structure

xxii International Monetary Fund, IMF Executive Board Approves US$4.2 Billion Extended Fund Facility for Ecuador, https://www.imf.org/en/News/Articles/2019/03/11/ecuador-pr1972-imf-executive-board-approves-eff-for-ecuador

xxiii John Pilger, « Assange Arrest a Warning from History », 12 avril 2019, Consortium News https://consortiumnews.com/2019/04/12/assange-arrest-a-warning-from-history/

xxiv Bill Van Auken, « Amid corruption scandals and deals with IMF and Washington, Ecuador’s government betrays Assange », 12 avril 2019, World Socialist Web Site https://www.wsws.org/en/articles/2019/04/12/ecua-a12.html

xxv Jon Swaine, « New US charges against Julian Assange could spell decades behind bars », 24 mai 2019, The Guardian, https://www.theguardian.com/media/2019/may/23/wikileaks-founder-julian-assange-with-violating-the-espionage-act-in-18-count-indictment

xxvi Esther Addley « Swedish prosecutors drop Julian Assange rape investigation », 19 mai 2017, The Guardian

xxvii Noam Chomsky, « The independence of journalism », https://chomsky.in

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