Le contrôle de l’eau en Louisiane : entre repère identitaire et menace existentielle

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Le contrôle de l’eau en Louisiane : entre repère identitaire et menace existentielle
Analyses
| par La Rédaction |

Un texte de Sarah M. Munoz

Ce texte est extrait du recueil Faires des vagues. Pour acheter le livre, visitez votre librairie, ou notre boutique en ligne!

Avec la hausse des inondations et de la perte de territoire due au changement climatique, le contrôle de l’eau est devenu un enjeu primordial dans le sud de la Louisiane, aux États-Unis. Centrale au sentiment d’appartenance à la terre et à la culture louisianaise, l’eau se positionne simultanément comme repère identitaire et comme menace existentielle. Mais, dans sa tentative de préservation de la côte et de ses cultures, l’État met en danger un groupe particulier : les communautés de pêcheur·euse·s, pour qui les politiques gouvernementales de contrôle de l’eau représentent une menace à la survie économique.

En Louisiane, une quantité de terre équivalente à un terrain de football sombre toutes les heures dans le golfe du Mexique[i]. Sur le serpentant delta du Mississippi plane aujourd’hui la menace de la montée du niveau de la mer, et la région fait face à l’une des pertes de territoire les plus rapides au monde. Certains chercheur·euse·s estiment que la majorité du delta sera sous l’eau d’ici 2100[ii].

Aujourd’hui, la Louisiane abrite 59 communautés inondées chroniquement[iii], et l’eau constitue une menace persistante à la prospérité des habitant·e·s de la région. Le territoire est aux prises avec plusieurs enjeux climatiques et environnementaux, qui vont des ouragans violents à la perte accélérée du territoire, attribués à trois causes principales : l’exploitation pétrolière effrénée, qui a creusé et affaibli les sols du bayou; la mise en place de digues le long du Mississippi, qui a coupé les processus naturels de sédimentation permettant la création et l’alimentation des terres; et, finalement, les changements climatiques, responsables de la montée du niveau de la mer et de l’intensification des pluies et des ouragans[iv].

Face à ces menaces, l’État s’est engagé dans un processus de protection et de restauration des côtes dans le but de réduire les inondations et la perte de territoire à l’aide, notamment, de systèmes de digues le long des côtes et du Mississippi, de politiques de drainage et de projets de diversion. Paradoxalement, ces stratégies contribuent à modifier le paysage louisianais et posent un défi à la préservation des identités ancrées dans la culture de l’eau ainsi qu’au communautés dépendantes de la pêche.

 

L’eau comme menace : l’histoire d’un contrôle difficile

La gouvernance de l’eau et de l’environnement en Louisiane remonte au XVIIIe siècle[v]. Les premières digues furent érigées par les Français pour contenir les inondations causées par le débordement du Mississippi et protéger la Nouvelle-Orléans. Cette politique d’infrastructures se développa tout au long du XIXe siècle, jusqu’à la grande crue de 1927, évènement dévastateur qui marqua durablement la gouvernance du Mississippi. Afin de prévenir d’autres inondations catastrophiques et de protéger la Nouvelle-Orléans et ses infrastructures de commerce, l’État fédéral américain lança des politiques majeures visant à renforcer les digues et à construire un ensemble d’« exutoires », soit des systèmes de vannes permettant de déverser l’eau ailleurs, avant qu’elle n’atteigne le cœur économique du Golfe.

Le problème du système de digues est qu’il empêche l’excès d’eau de se répandre naturellement dans le delta, confinant plutôt les flots dans le lit du Mississippi jusqu’à entraîner son débordement. Ces crues nécessitent alors l’ouverture des déversoirs construits après la grande inondation de 1927 afin d’éviter la submersion de la ville, un processus qui évacue l’eau de la rivière directement vers le golfe du Mexique. Cependant, ce mélange entre eaux douces et salées met à mal l’industrie de la pêche[vi]. En 2019, par exemple, l’ouverture du Bonnet Carré, le déversoir qui protège la Nouvelle-Orléans, a décimé les parcs à huîtres et les populations de dauphins, de tortues de mer et d’autres espèces aquatiques du Golfe[vii]. Les pertes considérables qu’elle engendra ont laissé aux pêcheur·euse·s et aux personnes qui leur sont proche un souvenir amer. Christine, une employée de l’État en charge des relations avec les ostréiculteur·rice·s, me raconte, peinée, ce qu’il s’est passé cette année-là : « Ce n’est pas censé arriver tous les ans, mais en 2019, le déversoir a été ouvert deux fois. Quand ils [le Corps du génie de l’armée de terre des États-Unis] l’ont refermé la première fois, les huîtres avaient survécu et s’accrochaient. On s’arrêtait et on respirait en se disant “ouf, on est sauvé·e·s”. Mais une ou deux semaines plus tard, la rivière était encore tellement haute qu’ils ont dû rouvrir les vannes. Il n’y a rien qu’on pouvait faire, à part tout regarder mourir. »[viii].

Si les systèmes d’exutoires étaient originalement supposés servir à sauver la Nouvelle-Orléans dans des cas de crues exceptionnelles, les dérèglements climatiques et les débordements répétés du Mississippi, causés par les digues qui l’emprisonnent, ont entraîné l’ouverture des déversoirs plusieurs fois au cours de la dernière décennie[ix]. Une menace considérable pour la faune aquatique et l’industrie de la pêche.

Le désir politique de contrôler l’eau du Mississippi et du golfe du Mexique afin de préserver les infrastructures commerciales du sud de la Louisiane se traduit également par le développement de systèmes de drainage des sols. Destinées à favoriser l’expansion urbaine à partir du XXe siècle, ces politiques d’assèchement engendrent l’enfoncement progressif des terres, augmentant la vulnérabilité des habitant·e·s aux inondations et aux ouragans. C’est ainsi que quand Katrina et Rita frappèrent en 2005, la moitié de la Nouvelle-Orléans se trouvait sous le niveau de la mer[x].

 

La bétonisation des côtes

En guerre contre les éléments, l’État de Louisiane perpétue toujours ces politiques de gouvernance de l’eau en misant sur les développements technologiques et infrastructurels. Digues, écluses et systèmes de pompes sillonnent le paysage louisianais au détriment des processus naturels d’évacuation de l’eau. Au téléphone, je discute avec Charlie, un barbier noir militant de l’environnement à la Nouvelle-Orléans, qui me raconte son expérience personnelle avec les inondations et les injustices vécues par sa famille. Pour lui, cette volonté humaine de contrôler l’eau a transformé la région en une jungle de béton, détruisant sur son passage les protections qu’offrait le bayou contre les intempéries[xi]. En effet, la construction des digues le long du Mississippi a eu pour effet d’enrayer les processus de sédimentation des marécages, ce qui a entraîné la perte progressive de ces barrières naturelles contre les ouragans[xii].

« Ils [et elles] ont mis encore plus de béton sur les digues (…), s’exaspère Charlie, le brouhaha ambiant de la Nouvelle-Orléans résonnant derrière lui. Ça ne permet pas à l’eau de pénétrer, ça ne retient pas l’eau. Si tu as un marais et que tu mets du béton dessus, ça va l’assécher, et c’est pour ça que les rues [de la Nouvelle-Orléans] sont mauvaises! Les rues s’effondrent parce qu’il n’y a plus rien en dessous. (…) Ils [l’État et le Corps du génie de l’armée de terre] essaient de contrôler la nature au lieu de vivre avec, de contrôler l’Homme [sic] au lieu de vivre avec. Cette mentalité [de] “je vais contrôler l’eau et construire cette digue et mettre toute l’eau derrière”, ça ne marche pas! Ça a échoué avec Betsy, ça a échoué avec Katrina, ça ne marche pas[xiii] », conclut-il, d’un air excédé.

Bien que le système de protection de la Nouvelle-Orléans se soit avéré efficace contre l’ouragan Ida en août 2021, les ravages de son passage se font tout de même sentir pour les habitant·e·s les plus démuni·e·s, tandis que les autorités locales multiplient leurs efforts pour rapidement évacuer l’eau et rétablir les services essentiels dans les villes[xiv]. Pour les gouvernements, ces systèmes sont néanmoins la seule manière de protéger les communautés vivant sur la côte contre les intempéries, les ouragans et les inondations. Selon David, biologiste et ancien fonctionnaire de l’État de la Louisiane, la raison pour laquelle les politiques de drainage restent en place malgré leurs effets sur l’effondrement du bayou est qu’elles sont essentielles à la prévention des inondations au sein du système de digues. Il soutient que « tout le système est fait de digues. S’il y a 25 ou 50 centimètres de pluie, il faut retirer l’eau et elle doit aller quelque part. Si on ne draine pas, l’eau s’accumule dans la rue et entre dans les maisons, dans les commerces[xv] ».

Les fortes pluies et autres évènements climatiques nécessitent alors régulièrement l’utilisation des systèmes de pompes. Charlie, lui, attribue néanmoins ces inondations à l’urbanisation de la région et constate dans son quotidien l’empirement de la situation. « Il y a des inondations régulières à cause du béton », affirme-t-il, ajoutant que « les inondations ont commencé à être fréquentes dans des endroits qui n’étaient pas inondés avant[xvi]. » Pour lui, c’est l’idéologie de l’État et son rapport à l’eau qui sont à l’origine de ces problèmes. « Nous devons comprendre l’eau, nous sommes entouré·e·s par l’eau. Nous ne devrions pas en avoir peur, mais nous n’apprenons pas à la comprendre », se désole-t-il[xvii].

 

L’eau, un repère identitaire

En dépit de son potentiel menaçant, l’eau est au cœur de l’identité Louisianaise. Pour les habitant·e·s de la région côtière, l’attachement au lieu et à la culture est remarquablement fort. Ils et elles ont l’un des plus hauts taux de « persistance résidentielle » du pays : 78 % des Louisianais·e·s vivent là où ils et elles sont né·e·s [xviii].

L’eau constitue une grande partie de cet attachement culturel à la terre parce qu’elle est le signe d’une résilience particulière chez les habitant·e·s de la région. Leur identité collective est forgée par leur conscience de la « perte », et leur capacité à se (re)construire après les tempêtes, les ouragans et les inondations[xix]. La fragmentation des marais et l’engloutissement des terres dans le golfe du Mexique ont un impact direct sur le sentiment d’appartenance des groupes dont l’identité est ancrée dans leur lieu d’habitation[xx]. C’est ainsi l’expérience quotidienne de ce lieu qui crée leur compréhension commune des risques et des trésors de la région[xxi].

Dans le bayou, la proximité à l’eau forme ce sentiment d’appartenance notamment parce qu’elle sous-tend les tissus social et économique de leur mode de vie. Comme il est indiqué dans le plan d’adaptation et de résilience environnementale du gouvernement de Lafourche, l’un des comtés les plus vulnérables à l’érosion, « où que l’on habite à Lafourche, on est connecté·e à l’eau. (…) L’eau fournit la subsistance économique et l’héritage culturel qui définit la vie à Lafourche[xxii] ».

L’eau représente ainsi un véritable mode de vie pour une partie de la population, en particulier pour certaines communautés autochtones dépendantes de la pêche de subsistance. Vivant parfois à l’extérieur du système de digues côtières et ne bénéficiant pas de protections infrastructurelles, elles sont nombreuses à subir les ravages de l’exploitation pétrolière[xxiii], des politiques infrastructurelles et des changements climatiques[xxiv]. Malgré le risque, certaines refusent d’abandonner leurs terres. C’est le cas de la communauté de Grand Bayou, un petit village de pêcheur·euse·s au bout de Plaquemines Parish et accessible uniquement par bateau, qui estiment qu’une relocalisation de leur village anéantirait leur culture et leur futur[xxv]. Mais après le départ de plusieurs centaines d’habitant·e·s, la survie des quelques quarante restant continue d’être menacée par l’érosion graduelle de leur territoire[xxvi].

Dans un rapport produit par différentes communautés autochtones pour le National Climate Assessment, des habitant·e·s de Grand Bayou racontent leur expérience avec la perte de territoire. « Nos bayous étaient le paradis pour les enfants parce qu’ils [et elles] adoraient l’eau ainsi que pêcher, nager, faire du canoë et se réunir avec les ancien·ne·s s. Mais ce paradis est en train de changer. (…) Les enfants ne peuvent plus jouer dehors car il n’y a plus de terre[xxvii]. »

L’histoire de l’érosion des terres de la communauté de Grand Bayou, comme d’autres communautés autochtones en Louisiane, dépasse celle des changements climatiques. « [L’État dit] que nous sommes une communauté “à risque”. Mais comment sommes-nous devenu·e·s à risque, et qui est responsable de ça? », rappelle Philippe, un habitant de la communauté[xxviii]. Aux politiques de digues du Mississippi, qui ont entraîné l’effondrement du bayou, et à l’exploitation pétrolière, qui a creusé et détruit les marécages, s’est ajoutée une histoire coloniale industrielle violente envers les communautés autochtones qui a fragilisé leurs territoires et leurs protections sociales[xxix]. L’impact dévastateur du récent ouragan Ida sur les communautés autochtones du sud-est de la Louisiane est un douloureux rappel de ces vulnérabilités[xxx].

 

Les « contradictions » des politiques de restauration de l’environnement

On trouve des effets durables aux politiques de contrôle de l’eau, tant sur les écosystèmes que sur les communautés humaines. Le chercheur Kevin Fox Gotham pointe du doigt ces conséquences néfastes et parle d’une « contradiction » des politiques de restauration et de protection en Louisiane[xxxi]. Selon lui, la mise en place de ces structures de contrôle de l’eau s’inscrit dans une logique extractiviste qui vise à perpétuer l’exploitation pétrolière dans le golfe du Mexique, malgré ses conséquences directes sur l’environnement. Il parle ainsi d’une construction sociale du risque.

Les politiques structurelles mises en place par l’État préserveraient en effet les industries pétrolières de la région en restaurant les côtes et en protégeant les infrastructures contre les aléas climatiques, de manière à maintenir leurs opportunités de production. Mais cette bataille contre les éléments en faveur des intérêts industriels a un impact considérable sur les communautés de la région.

Lors des réunions mensuelles du Oyster Task Force, un groupe de travail composé d’ostréiculteur·rice·s et de représentant·e·s du gouvernement qui vise à faire part des intérêts de l’industrie à l’État, il n’est pas rare d’entendre les pêcheurs et pêcheuses dénoncer ardemment la détérioration de leurs conditions économiques. Dans leur viseur se trouvent notamment les politiques de l’État. Depuis plus d’un an, l’agence environnementale de Louisiane (la Coastal Protection and Restoration Authority, CPRA[xxxii]) tente de faire approuver un projet de restauration du bayou appelé le Mid-Barataria Sediment Diversion, qui vise à reconnecter le Mississippi aux marécages pour rétablir le processus naturel de sédimentation et créer de la terre.

Acclamé par les organisations environnementales, ce projet de restauration vise à inverser les effets du système de digues de la rivière pour reconstruire les barrières naturelles terrestres contre les ouragans et l’érosion côtière[xxxiii]. Il aura cependant pour effet d’introduire l’eau douce du Mississippi dans les parcs à huîtres du golfe du Mexique. Il implique le même mélange des eaux que celui qui provoqua la mort de la faune aquatique en 2019 et aura des conséquences dévastatrices à long terme sur toute l’industrie de la pêche.

Pour Jakov, ostréiculteur de quatrième génération, il est préférable de se méfier des projets du gouvernement : « La CPRA ne dit pas toujours toute la vérité, soutient-t-il devant ses confrères et consœurs. On se souvient toutes et tous de ce qui s’est passé il y a deux ans avec l’ouverture du Bonnet Carré[xxxiv]. » Cet événement a laissé une appréciation amère des pêcheurs et pêcheuses pour les politiques de gestion de l’eau et de restauration de l’environnement. Rick, un crevettier local militant, identifie quant à lui l’État comme une véritable menace : « Notre industrie de la pêche, et les gens comme moi et les gens qui vivent sur cette côte, on est résilient[·e·]s. On a survécu à la marée noire de BP[xxxv], on a survécu à l’Ouragan Katrina, un événement dévastateur. Maintenant, on se bat contre notre propre État pour notre survie! On peut survivre à la nature, on peut faire face à la nature. Mais quand notre propre État essaie de nous mettre en faillite, ça, on ne peut pas y faire face[xxxvi]. »

Pour d’autres, l’argent de l’État utilisé pour les projets d’atténuation des inondations et des ouragans, comme le projet de diversion Mid-Barataria, devrait plutôt être utilisé pour aider les pêcheurs et pêcheuses qui souffrent des aléas climatiques et économiques. Lors d’une rencontre particulièrement mouvementée du Oyster Task Force en mars 2021, la tension était palpable entre les ostréiculteur·rice·s et les représentant·e·s gouvernementaux. Sous le coup de la colère, une ostréicultrice s’écria: « Nous sommes des pêcheurs [et des pêcheuses], nous avons des vies, des familles, des enfants! Tout l’argent part dans la restauration, mais nous, nous sommes en train de perdre notre mode de vie. Payez les gens pour qu’ils puissent survivre ! »[xxxvii] 

Avec l’avancement du projet de l’État, bien que toujours en phase de planification, la méfiance des pêcheurs et pêcheuses à l’égard des gouvernements s’accroit. S’opposent d’un côté les organisations environnementales et l’État en faveur du plan et, de l’autre, les communautés de la pêche, tiraillées entre leur envie de préserver un environnement qu’ils et elles voient disparaître et leur besoin de combattre les politiques de restauration qui menacent leur survie économique.

 

Un couteau à double tranchant

L’histoire de l’aménagement du territoire dans le sud de la Louisiane a profondément modifié la vie locale humaine et non humaine, ainsi que son rapport à l’eau. L’État s’inscrit aujourd’hui dans une démarche de protection et de restauration des écosystèmes pour inverser les conséquences des politiques de digues du Mississippi et de drainage des marécages, qui ont accéléré la perte de territoire ainsi que les inondations et qui ont augmenté la vulnérabilité de la côte aux ouragans. Malgré ses désavantages, le système de digues renforcé après l’ouragan Katrina a aujourd’hui démontré son efficacité pour la protection de la Nouvelle-Orléans, maintenue largement au sec lors du passage de l’ouragan Ida en août 2021[xxxviii].

Mais plusieurs des autres projets destinés à reconstruire les terres et à protéger des inondations ont des conséquences indirectes non négligeables, en particulier sur l’industrie de la pêche et sur les Louisianais·e·s qui en dépendent. Plus encore, l’approche infrastructurelle semble servir les intérêts économiques de l’État qui, faute de reconsidérer son soutien à l’industrie pétrolière qui a contribué à détruire le bayou et a accentué les vulnérabilités des communautés autochtones, s’attarde à restaurer la côte pour assurer la pérennité de son exploitation.

Certain·e·s voient cette gouvernance de l’environnement comme essentielle pour préserver la culture louisianaise face aux changements climatiques, mais d’autres la considèrent comme une menace à l’existence des communautés dépendantes de l’eau. Tandis que le golfe du Mexique continue d’engloutir le paysage louisianais, la bataille contre les éléments est loin d’être gagnée.

CRÉDIT PHOTO: Bayou, par Rene Rauschenberger (Pixabay)

[i] Coastal Protection and Restoration Authority. Louisiana CPRA Highlights Decade of Restoration Since Deepwater Horizon Oil Spill, communiqué, 20 Avril 2020.  https://www.prnewswire.com/news-releases/louisiana-cpra-highlights-decade-of-restoration-since-deepwater-horizon-oil-spill-301043636.html

[ii] Orrin H. Pilkey et Keith C. Pilkey, Sea level rise: A slow tsunami on America’s shores, Durham and London: Duke University Press, 2019.

[iii] Erika Spanger-Siegfried, Kristina Dahl, Astrid Caldas, Shana Udvardy, Rachel Cleetus, Pamela Worth, Nicole Hernandez Hammer, When rising seas hit home: Hard choices ahead for hundreds of US coastal communities, USA: Union of Concerned Scientists, 2017

[iv] Ned Randolph. « License to Extract: How Louisiana’s Master Plan for a Sustainable Coast is Sinking It », Lateral, vol 7, n 2, 2018. https://doi.org/10.25158/L7.2.8

[v] Craig E. Colten, « Environmental Management in Coastal Louisiana: A Historical Review », Journal of Coastal Research, 2016. Doi.org/10.2112/JCOASTRES-D-16-00008  

[vi] Rick, propos recueillis par Sarah M. Munoz le 21 avril 2021. Par soucis d’anonymat, tous les prénoms ont été changé

[vii] Anita Lee, « Bonnet Carré Spillway is opening Friday to prevent flooding, Army Corps decides », Sun Herald, 2 avril 2020. Consulté le 5 août 2021. https://www.sunherald.com/news/local/article241710071.html

[viii] Christine, propos recueillis par Sarah M. Munoz le 31 mars 2021. Traduction libre, « It’s not supposed to happen every year and in 2019, it opened twice. By the time it closed the first time, oysters were still alive and they were hanging on. When you stopped and breathe, ‘phew, we’re safe here’, then a week or two later the river was still rising and they had to open it again. The waters were so high with that second opening. There was nothing we could do, other than watch everything die.”

[ix] Ibid.

[x] Ned Randolph, 2018.

[xi] Charlie, propos recueillis par Sarah M. Munoz le 11 mars 2021.

[xii] Kevin Fox Gotham, « Antinomies of risk reduction: climate change and the contradictions of coastal restoration », Environmental Sociology, vol 2, n 2, 2016: 208-219,.

[xiii] Charlie, mars 2021. Traduction libre ; « They put more concrete on the levees. (…) It doesn’t allow water to permeate the surface, it doesn’t retain water. If you have a swamp and you put concrete on top, it’s going to dry and that’s why the streets are bad. The streets are caving in because there’s nothing under them. (…) They’re trying to control nature instead of live with nature, controlling Man instead of living with Man. This mindset is “I’m going to control this water and I’m going to build this levee and put all the water behind it.” It doesn’t work! It failed for Betsy, it failed for Katrina. It doesn’t work. »

[xiv] Kevin Roose, « New Orleans in the Aftermath of Hurricane Ida », The Daily, The New York Times, 2 septembre 2021. https://www.nytimes.com/2021/09/02/podcasts/the-daily/hurricane-ida-new-...

[xv] David, propos recueillis par Sarah M. Munoz le 2 juin 2021. Traduction libre; « It’s the inside of the system that is completely leveed, and if you have a 20-inch rain or a 10-inch rain, you have to get the water out and it’s gotta go someplace. (…) If you don’t drain, then the water builds up in the streets and it gets into people’s houses, inside businesses. »

[xvi] Charlie, mars 2021. Traduction libre; « It floods on a regular basis because of all the concrete. (…) It started flooding on a regular basis in places that never flooded before. »

[xvii] Charlie, mars 2021. Traduction libre; « We should understand water, we’re surrounded by water. We shouldn’t fear water. We’re taught to fear water. We’re not taught to understand water. »

[xviii] Craig E. Colten, Transplanting communities facing environmental changes: An annotated bibliography on resettlement, Louisiana: The Water Institute of the Gulf, 2015.

[xix] Jessica R. Z. Simms, « Why would I live anyplace else?’: Resilience, sense of place, and possibilities of migration in Coastal Louisiana », Journal of Coastal Research, vol 33, n 2, 2017: 408-420

[xx] Julie Koppel Maldonado, « A multiple knowledge approach for adaptation to environmental change: lessons learned from coastal Louisiana’s tribal communities », Journal of Political Ecology, vol 21, n 1, 2014: 61-82

[xxi] David Burley, Pam Jenkins, Shirley Laska, et Traber Davis, « Place attachment and environmental change in coastal Louisiana », Organization and Environment, vol 20, n3, 2007: 347-366

[xxii] Lafourche Parish Council, The Lafourche Parish Comprehensive Resiliency Plan, Lafourche: Louisiana, 2014. Traduction libre; « Wherever you live in Lafourche Parish, you are connected to the water. (…) The water provides the economic sustenance and cultural heritage that defines living in Lafourche Parish. »

[xxiii] Maldonado, 2014.

[xxiv] Bob Marshall, 2016. « Native Americans of Grand Bayou seeking help to remain in homeland », The Lens Nola, December 27, 2016. Consulté le 5 mars 2021. https://thelensnola.org/2016/12/27/native-americans-of-grand-bayou-seeking-help-for-homeland/

[xxv] Ibid.

[xxvi] Barry Yeoman, « As sea level rise threatens their ancestral village, a Louisiana tribe fights to stay put », NRDC, 13 avril 2020. https://www.nrdc.org/onearth/sea-level-rise-threatens-their-ancestral-vi...

[xxvii] Traduction libre, citation tirée du rapport « Stories of change: coastal Louisiana tribal communities’ experiences of a transforming environment », co-produit par Grand Bayou Village, Grand Caillou/Dulac Band of the Biloxi-Chitimacha Confederation of Muskogees, Isle de Jean Charles Band of the Biloxi-Chitimacha Confederation of Muskogees, et Pointe-au-Chien Indian Tribe, 22-27 Janvier 2012.

[xxviii] Traduction libre, citation tirée de Marshall, 2016. « “They say we are a ‘high risk’ community. But how did we become high risk, and who was responsible for that?”

[xxix] Julie K Maldonado, Seeking justice in an energy sacrifice zone: Standing on vanishing land in coastal Louisiana, Routledge, 2018

[xxx] Emily McFarlan Miller, “Indigenous communities in Louisiana’s Delta overwhelmed by damage from Ida”, The Washington Post, 1er septembre 2021. https://www.washingtonpost.com/religion/indigenous-communities-in-louisi...

[xxxi] Gotham, Kevin Fox, 2016.

[xxxii] L’agence environnementale de l’État de Louisiane, la Coastal Protection and Restoration Authority (CPRA).

[xxxiii] Restore the Mississippi River Delta, « Priority Restoration projects: Mid-Barataria Sediment Diversion ». Consulté le 5 août 2021. https://mississippiriverdelta.org/project/mid-barataria-sediment-diversion/

[xxxiv] Témoignage recueilli lors du Oyster Task Force, le 11 mai 2021. Traduction libre.

[xxxv] En 2010, l’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, opérée par BP, a créé une intense marée noire dans le Golfe du Mexique. C’est l’une des plus importantes catastrophes environnementales de l’histoire des États-Unis.

[xxxvi] Rick, avril 2021. Traduction libre, « Our fishing industry, and people like me and people who live along this coast, we’re resilient. We’ve dealt with the BP oil spill, we’ve bounced back from Hurricane Katrina, a devastating event. But now we’re fighting our own State for our very survival! We can survive Mother Nature, we can deal with Mother Nature. But when our own State is trying to put us out of business, that’s what we can’t deal with. »

[xxxvii] Témoignage recueilli lors du Oyster Task Force, le 9 mars 2021. Traduction libre.

[xxxviii] The Associated Press, « New Orleans Levees Passed Hurricane Ida's Test, But Some Suburbs Flooded », NPR, 31 août 2021. https://www.npr.org/2021/08/31/1032804634/new-orleans-levees-hurricane-ida-flooding

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