La haine envers les journalistes ou « s’attaquer au messager »

Société
La haine envers les journalistes ou « s’attaquer au messager »
Analyses
| par Manon Beauchemin |

La haine de certains citoyens et de certaines citoyennes envers les journalistes a été mise en lumière de manière flagrante durant la pandémie. Ce phénomène répandu mérite une attention particulière puisqu’il peut avoir un impact négatif sur la démocratie que tentent de protéger les journalistes.

Le travail journalistique est essentiel dans une société démocratique saine. Les journalistes ont comme mandat de transmettre des informations essentielles à la population afin que les citoyennes et les citoyens soient au courant de certaines situations. Cependant, ce métier est loin de faire l’unanimité. Nombreux sont celles et ceux qui doutent des journalistes et qui les méprisent. Ce phénomène a été d’autant plus observé lors des dernières années avec la pandémie de COVID-19, période durant laquelle plusieurs journalistes se sont fait intimider, harceler ou même attaquer physiquement alors qu’elles  et ils faisaient tout simplement leur travail.

Un sondage Ipsos mené entre le 27 septembre et le 13 octobre 2021 sur 1 093 journalistes et professionnel.le.s des médias confirme que 72% des répondant.e.s ont subi un type de harcèlement dans le cadre de leur travail au cours de l’année 2020. Le plus souvent, les professionnel.le.s des médias se font attaquer en ligne (65%). Une majorité d’entre eux (73%) affirme également que le harcèlement en ligne s’est accru au cours des deux dernières années qui ont précédé l’étude. Parmi les types de harcèlement subi, 33% sont attribués à des messages ou à des images vulgaires ou de nature sexuelle et 30% à des menaces d’agressions physiques. Sont aussi répertoriés des commentaires négatifs ciblant l’identité de genre, l’origine ethnique ou la nationalité, l’utilisation du nom ou de photos sans autorisation, les menaces de mort, la divulgation de renseignements confidentiels, la modification de photos personnelles, l’usurpation d’un compte de réseaux sociaux, les menaces profanées à l’encontre de la famille, le chantage, les menaces verbales, de viol ou d’agression sexuelle. À noter que les femmes subissent davantage tous les types de harcèlement. [6]

 

Violence gratuite

Une grande partie des journalistes ont vécu au moins une forme de harcèlement et la pandémie de COVID-19 a certainement amplifié le mépris à leur endroit. L’auteure et journaliste Marie-Ève Martel avoue se trouver chanceuse puisque son travail en région l’a selon elle longtemps épargnée des comportements haineux. Par contre, en pleine pandémie de COVID-19, elle a remarqué que ses collègues journalistes étaient attaqué.e.s par une partie de la population.[10] Elle a donc décidé d’écrire une chronique qu’elle a simplement nommée Ça suffit! [7] pour dénoncer la situation et inciter les citoyens et les citoyennes à faire preuve de plus d’empathie envers les journalistes: « en réponse à cette chronique là, où j’invitais les gens à faire preuve de discernement et à ne pas insulter ou rudoyer les journalistes qui font simplement leur travail, j’ai reçu 2000 messages haineux et menaces de mort en 36 heures » admet Mme Martel. [10]

Sur le compte Twitter de la journaliste, des messages haineux sont toujours visibles. Certains internautes profanent des insultes alors que d’autres insinuent que les journalistes l’ont bien cherché.[11] Mme Martel a elle aussi dû porter plainte à la police lorsque son numéro de téléphone a été rendu public pour les mauvaises raisons: « j’ai porté plainte une fois pour doxxing, quelqu’un avait donné mon numéro de cellulaire pour que je me fasse harceler. J’ai porté plainte aussi pour menace de mort, je n’ai pas encore reçu de nouvelles du DPCP [...] mais un dossier est ouvert à la Sûreté du Québec ». Elle voit tout de même une évolution par rapport au problème: « maintenant on dénonce! », dit-elle. Elle s'aperçoit en effet que ses collègues journalistes dénoncent davantage ce genre de situation: « il y a des arrestations et des comparutions au palais de justice maintenant pour des gens qui ont demandé aux journalistes de se suicider ou qui leur ont souhaité la mort », confit-elle, « les gens oublient que derrière un écran d’ordinateur il y a quand même des conséquences ». [10]

Pour le président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec et journaliste judiciaire du Journal de Montréal Michael Nguyen, la haine envers les journalistes est une réalité qu’il côtoie quotidiennement autant comme journaliste que dans son rôle de président: « on peut remarquer depuis un certain temps, surtout depuis le début de la pandémie, qu’il y a comme une désinhibition des gens qui commencent à avoir l’impression que les réseaux sociaux sont une zone où ils peuvent faire ou dire ce qu’ils veulent et ils franchissent la limite du harcèlement assez rapidement ». Il a d'ailleurs lui-même vécu de la violence lorsqu’il a été attaqué physiquement alors qu’il couvrait un procès au Palais de Justice de Montréal: « je couvrais une histoire de contacts sexuels sur une mineure, la personne en sortant a décidé de m’attaquer devant tout le monde, une plainte a été faite et il a été arrêté, accusé et il a écopé d’une peine de prison par rapport à son geste ».[12] Christophe Villeret a en effet dû répondre à des accusations de voies de fait, ce qui lui a valu 14 jours de détention.[5] M. Nguyen encourage d'ailleurs les journalistes qui vivent de l’intimidation à dénoncer les fautifs aux autorités policières: « [...] il faut envoyer le message que les crimes qui se passent en ligne sont des crimes réels et que les journalistes ne doivent pas craindre d’aller voir la police [...] chaque plainte va être enquêtée de façon sérieuse ». [12]

D’autres journalistes se sont fait attaquer en direct à la télévision. Yves Poirier, Félix Séguin et Raymond Filion de TVA nouvelles ont tous les trois couvert le convoi de la liberté à Ottawa en pleine pandémie de COVID-19 et se sont fait injurier et bousculer alors qu’ils étaient en ondes.[3] Raymond Filion a d’ailleurs porté plainte pour voie de fait après qu’un manifestant l’ait violemment poussé par-derrière et qu’il se soit retrouvé sur le sol.[4] Kariane Bourassa a quant à elle été enlacée devant des milliers de téléspectateurs par deux hommes présents à une manifestation anti-masque. La journaliste a ensuite officiellement porté plainte pour voie de fait dans un poste de police de Québec.[9]

Au printemps 2021, en vue de la Journée mondiale de la liberté de la presse du 3 mai, La Presse a diffusé une série d’articles en lien avec les défis de la liberté de la presse. L’un d’eux intitulé « Je suis leur ennemi » avait pour but de faire la lumière sur ce que vivent des journalistes au quotidien. Pour celles et ceux qui ont participé à l'article, il est clair qu’une partie de la population est opposée à leur travail et les méprise totalement: « J’arrive sur le terrain, et je suis [vu comme] leur ennemi. Tout ce que je peux faire, c’est encaisser les insultes et essayer de faire mon travail le mieux possible », a confié Hadi Hassin, journaliste de Radio-Canada, à La Presse. Kariane Bourassa, elle, est revenue sur l’incident devenu viral impliquant deux manifestants anti-masques: « J’ai commencé à recevoir des messages sur Instagram qui me menaçaient, moi et ma famille. J’ai dû avoir un agent de sécurité 24 heures sur 24 devant chez moi pendant une semaine ».[8]

 

La peur de l’inconnu

Plusieurs théories sont à envisager pour déterminer ce qui suscite autant de mépris envers les journalistes et les rendent plus susceptibles d’être importunés.l’une d’elles est sans doute la méconnaissance du métier. Selon Mme Martel, les citoyens et les citoyennes ont souvent une fausse perception du journalisme. Elle croit en effet que le public confond le journalisme d’opinion et le reportage factuel. Ces deux types de journalisme sont pourtant très différents puisque pour le premier l’objectivité n’est pas requise. Le journalisme d’opinion est pratiqué par un chroniqueur qui exprime son point de vue, ce qui est proscrit pour tous les autres genres journalistiques. Cette distinction importante n’est pas claire pour tou.te.s, ce qui fait en sorte que lorsque des journalistes s’expriment, certain.e.s croient parfois qu’il s’agit de l’opinion du journaliste ou du média qui l’embauche qui est énoncée et si celle-ci ne correspond pas à la leur, ces individus peuvent s’en prendre aux journalistes.[10]

Pourtant, le travail des journalistes consiste à transmettre des faits au public de façon neutre afin que celui-ci développe sa propre opinion. De plus, peu de personnes sont familières avec les tâches effectuées par un ou une journaliste et connaissent le processus de vérification qu’elle ou qu’il doit effectuer avant de rendre les informations disponibles au public . Cette étape est cruciale puisque si l’information publiée est erronée, la ou le journaliste peut voir sa réputation être à jamais entachée et sa carrière peut en être fortement affectée. Si par erreur une mauvaise information est transmise à la population, celle-ci est corrigée le plus rapidement possible par la ou le journaliste ou le média en question. [16]

Certain.e.s journalistes ont même comme unique tâche de vérifier l’information de manière systématique. Le « fact-checking » est un outil essentiel depuis l’arrivée d’internet et des fausses nouvelles qui y circulent. Ces journalistes doivent s’assurer que les renseignements qu’ils détiennent sont véridiques avant de les rendre disponibles au public. [16]

Pour M. Nguyen, s’en prendre aux journalistes, c’est simplement « s’attaquer au messager ». Il déclare avec conviction que « les journalistes, comme tout le monde, ont le droit de faire leur travail sans être la cible de menaces ou d’attaques ».[12]

 

Le côté sombre d’internet

Internet est devenu un outil indispensable pour une grande partie de la population mondiale qui l’utilise sur une base régulière pour travailler, se distraire ou s’informer. Les renseignements abondent sur le web, mais plusieurs informations qui y circulent ne sont pas véridiques. Les termes de désinformation, mésinformation et malinformation sont utilisés pour désigner de fausses informations présentes sur internet. Alors que la désinformation et la malinformation sont de faux renseignements consciemment transmis, le second a pour but de porter préjudice à autrui. La mésinformation quant à elle est une fausse information transmise par une personne qui la croit vraie. L’ensemble de ces fausses informations sont accessibles à tou.te.s sur le web et il peut s’avérer compliqué de distinguer le vrai du faux.[15]

De plus, l’intelligence artificielle amène également des défis. Les hypertrucages mieux connus sous le nom « deepfakes » sont des techniques de synthèse multimédias qui reposent sur l’intelligence artificielle et qui modifient des enregistrements audios ou vidéos et des images. Elles permettent entre autres de répandre des canulars.[18] La réalité est donc manipulable et peut tromper les internautes qui ne sont pas familiers et familières avec ces techniques. Selon Mme Martel, « il y a tellement de contenu fallacieux qui se propage sur internet que les gens ne savent plus faire la part des choses ».[10] Ces éléments peuvent pousser les citoyens et les citoyennes à s’en prendre aux journalistes puisque ces derniers ont accès à une information contraire à ce qu’ils ont vu ou lu sur internet. Selon le sondage Ipsos, les accusations de « fausses nouvelles » constituent le principal facteur qui mène au harcèlement en ligne.[6]

Les algorithmes présents sur les réseaux sociaux sont également à blâmer. Ces processus informatiques exploitent et influencent les comportements des internautes. Ils analysent leurs données et proposent un contenu ciblé et personnalisé de sorte qu’une personne qui s’intéresse à un contenu ne voit que ce genre de contenu sur la plateforme. En plus de permettre la prolifération de fausses informations, les algorithmes empêchent les internautes d’être confrontés à des opinions différentes des leurs, elles et ils sont donc constamment réconfortés dans leurs idéaux et finissent enfermés dans des « bulles de filtres ». Ces individus sont donc peu enclins à accepter une opinion différente émise par un ou une journaliste lors d’un reportage ou d’un article. [14]

Les journalistes sont également des personnalités publiques puisque leur métier les expose au grand public. Leurs reportages vidéos sont diffusés à la télévision et sur internet et leur photo se retrouve dans les journaux, elles et ils sont donc facilement reconnaissables. Il est aussi possible de les contacter, ce qui est d’autant plus facile depuis l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux.

Ces méthodes de communications adaptées à l’ère numérique facilitent le harcèlement puisqu’il est beaucoup moins compliqué qu’autrefois de visionner du contenu ou de lire des articles pour ensuite y réagir au moyen des réseaux sociaux. Certains citoyens et certaines citoyennes se font un plaisir de laisser savoir aux journalistes ce qu'ils pensent de leur travail. Des commentaires peu élogieux apparaissent souvent dans la section des commentaires et plusieurs journalistes se font également insulter et harceler dans des messages privés.

Les réseaux sociaux sont aussi la principale source que les Québécois.es consultent pour s’informer sur l’actualité.[13] M. Nguyen croit que cette habitude peut avoir des répercussions négatives: « [...] c’est important de dire aux gens de diversifier leurs sources d’information et de ne pas se contenter d’aller sur les réseaux sociaux parce que ce n’est pas une information complète, il n’y a pas de travail éditorial derrière ça [...] ».[12]

 

Censurer les médias traditionnels

Après que Google et Meta aient menacé de cesser la diffusion de nouvelles sur leurs plateformes au Canada durant l’examen du projet de loi C-18, la maison mère de Facebook et Instagram, Meta, a récemment mis à exécution sa menace après l’adoption de celle-ci par le Sénat. L’objectif de cette loi est d’aider à préserver le journalisme canadien en forçant les plateformes numériques à négocier des ententes équitables pour le partage de leurs revenus avec les médias d’information. Les salles de rédaction ont actuellement du mal à rivaliser avec les géants du Web pour obtenir des revenus provenant de la publicité en ligne. Les changements concernant la fin des nouvelles sur les différentes plateformes devraient se produire avant l’application de la nouvelle loi qui doit entrer en vigueur d’ici la fin de l’année.[19]

La FNCC-CSN, qui regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les communications, le journalisme et la culture, a dénoncé la situation dans un communiqué. Alors que Facebook s’était engagé à lutter contre la désinformation à l’époque en investissant dans certains médias canadiens, Meta a annoncé mettre fin à son entente de redevance avec la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i) et à un contrat avec la Presse Canadienne dans la foulée de l’adoption du projet de loi C-18. En entrevue avec La Presse, la présidente de la FNCC-CSN Annick Charette a avoué qu’en supprimant les ententes qu’ils avaient avec les médias canadiens, Meta montre que leur intérêt pour l’information vérifiée n’était pas sincère: « ils viennent de réduire l’espace des réseaux sociaux au Canada à la portion congrue de la désinformation et de toutes les fausses nouvelles », admet-elle. [20]

Des impacts sur la qualité de l’information en ligne seront alors bien perceptibles puisqu’en retirant les nouvelles des médias traditionnels qui vérifient les informations avant leur publication, les gros noms du Web laissent plus de place aux fausses informations de circuler.

 

Des impacts réels

Selon les journalistes Marie-Ève Martel et Michael Nguyen, la haine que subissent les professionnel.le.s des médias a un réel impact sur leur santé mentale et peut constituer un enjeu sérieux pour la démocratie. Selon M. Nguyen, « des journalistes qui se spécialisent dans la désinformation sont victimes de tant de harcèlement qu’ils se mettent à hésiter ». Mme Martel confirme les dires de son collègue: « la vague de haine peut faire en sorte que certain[.e.]s journalistes vont se censurer ou cesser de couvrir des sujets parce qu'ils [et elles] ne veulent pas être la cible de menaces ou d’attaques physiques [...] ».[10][12] C’est effectivement ce que semble confirmer le sondage Ipsos qui indique que 26% des professionnel.le.s des médias évitent de couvrir certains sujets.[6] Les journalistes sont connu.e.s comme étant les « chiens de garde de la démocratie ». e fait que certain.e.s d’entre elles et eux évitent de couvrir certains sujets plus controversés peut donc avoir de réelles conséquences pour la démocratie: « plus il y a une méfiance à l’endroit des journalistes, plus la démocratie risque de mal se porter », conclut Mme Martel. [10]

Les répercussions sur la santé mentale des journalistes sont elles aussi significatives. Selon le même sondage Ipsos, le tiers des répondant.e.s affirment avoir envisagé de quitter le métier. Malgré cela, 46% avouent ne pas avoir signalé le harcèlement. Les raisons sont simples: 74% ne croyaient pas que l’incident était assez sérieux pour le signaler et 36% ne croyaient pas que quelque chose serait fait s’il avait été signalé. Après avoir vécu du harcèlement, une majorité de 64% des professionnel.le.s de la communication n’a pas consulté de ressources. Selon leurs propres mots, cette expérience a tout de même eu une incidence sur leur confiance en eux et en elles ainsi que sur leur capacité à travailler adéquatement et à se concentrer. Certain.e.s d’entre elles et eux avouent aussi ressentir de l’anxiété alors que d’autres admettent avoir quitté le métier ou même leur lieu de résidence par la suite.[6]

 

Des solutions souhaitées

En septembre 2022 le milieu de l’information s’est mobilisé en envoyant une lettre ouverte au premier ministre Justin Trudeau afin de dénoncer ce qu’il a qualifié de « problème croissant et alarmant de la haine et du harcèlement en ligne qui visent les journalistes et le journalisme en tant que profession ». À ce moment, M. Nguyen a fait valoir à La Presse Canadienne que « la liberté d’expression n’est pas absolue: elle ne permet pas de menacer, de harceler [...] ». Il croit cependant que malgré les ressources disponibles, les réseaux sociaux ne souhaitent pas s’impliquer puisque les réactions vives créent des interactions qui leur rapportent beaucoup d'argent: « la haine est excessivement payante [...] » admet-il.[1]

M Nguyen croit néanmoins que des moyens doivent être pris pour contrer ce fléau: « il faut faire quelque chose et si les réseaux sociaux ne veulent rien faire, le fédéral pourrait faire passer des lois ». Il croit fermement qu’il est nécessaire que le gouvernement fédéral prenne les choses en main: « ce sont les seuls qui ont les moyens de faire quelque chose de concret, qui va avoir un effet efficace, rapide et durable, et c’est peut-être le temps qu’ils fassent quelque chose [...] le gros bout du bâton, c’est le fédéral qu’il l’a ».[12]

 

Faire sa part

En attendant que des mesures concrètes soient prises, des solutions peuvent être mises en place pour rétablir le lien de confiance entre les journalistes et la population. Une initiative visant à expliquer le métier de journaliste a d'ailleurs été entreprise par la journaliste de la chaîne de télévision France 3 Barbara Gorrand qui donne des ateliers pédagogiques sur les médias dans des écoles. Les élèves sont entre autres amenés à écrire un article. Mme Gorand a affirmé en entrevue à Radio-Canada que l’exercice leur permet d’apprendre les bases du journalisme et de repérer les fausses informations: « ça leur permet de comprendre que, pour avoir une réponse à une question très précise, il faut s’adresser à des personnes qui connaissent le sujet ». Elle croit également que l’exercice leur fait prendre conscience des difficultés rencontrées par les journalistes. Elle tient cependant à souligner que l’éducation aux médias ne se limite pas aux plus jeunes puisque les personnes de 55 ans et plus sont celles qui partagent le plus de fausses nouvelles sur Facebook. [17]

Éduquer la population au métier de journaliste est également ce que propose Mme Martel: « comme société, on a un rôle à faire pour éduquer la population au rôle des médias, à notre travail, pour qu'il soit bien compris parce que c'est un outil essentiel dans une société démocratique en santé ».[10]

 

1 Pierre St-Arnaud, « Harcèlement et intimidation des journalistes - Les médias demandent à Justin Trudeau d’instaurer des mesures » La Presse, 1er septembre 2022. Harcèlement et intimidation des journalistes | Les médias demandent à Justin Trudeau d’instaurer des mesures | La Presse

2 Annabelle Caillou, « Congrès annuel de la FPJQ: le harcèlement, fléau du journalisme » Le Devoir, 22 novembre 2021. Congrès annuel de la FPJQ: le harcèlement, fléau du journalisme | Le Devoir

3 Francis Pilon « Manifestations: encore un journaliste qui se fait harceler en direct à Ottawa, Journal de Montréal, 16 février 2022. Manifestations: encore un journaliste qui se fait harceler en direct à Ottawa | JDM (journaldemontreal.com)

4 Nora T. Lamontagne, « Plainte à la police après une agression en direct », TVA Nouvelles, 20 février 2022. Plainte à la police après une agression en direct | TVA Nouvelles

5 Michael Nguyen, « Coupable de contacts sexuels, il s’en prend à notre journaliste », Journal de Montréal, 4 novembre 2020. Coupable de contacts sexuels, il s’en prend à notre journaliste | JDM (journaldemontreal.com)

6 « La haine envers les journalistes et professionnels des médias en hausse », Ipsos, 9 novembre 2021. La haine en ligne envers les journalistes et professionnels des médias en hausse | Ipsos

7 Marie-Ève Martel, « Ça suffit! », Le Quotidien, 11 février 2022. Ça suffit! | Le Quotidien - Chicoutimi

8 Nicolas Bérubé, « Les défis de la liberté de la presse - Je suis leur ennemi », La Presse, 30 avril 2021. 12ft | Les défis de la liberté de la presse | « Je suis leur ennemi » | La Presse

9 Marie Lessard, « Arrêté pour menaces envers notre journaliste », TVA Nouvelles, 29 juillet 2020. Arrêté pour menaces envers notre journaliste | TVA Nouvelles

10 Vidéo de l’entrevue avec Marie-Ève Martel

11 Compte Twitter de Marie-Ève Martel

12 Vidéo de l’entrevue avec Michael Nguyen

13 « Le tiers des adultes québécois utilisent les réseaux sociaux comme principale source d’information », News wire, 1er juin 2022. Le tiers des adultes québécois utilisent les réseaux sociaux comme principale source d'information (newswire.ca)

14 « Coincés par l’algorithme: ces bulles d’infos qui proposent toujours les mêmes contenus sur les réseaux sociaux », Sud Ouest, 31 mars 2023. Coincés par l’algorithme : ces bulles d’infos qui proposent toujours les mêmes contenus sur les réseaux sociaux (sudouest.fr)

15 « La mésinformation, la désinformation et la malinformation », Media defence, 25 juin 2023.  La mésinformation, la désinformation et la malinformation | eReader (mediadefence.org)

16 « Fact checking », Le porte-plumes, 25 juin 2023. fact checking | le porte-plumes (leporteplumes.com)

17 Victor Lhoest, « Mieux connaître le journalisme pour débusquer les fausses nouvelles », Radio-Canada, 9 janvier 2023. Mieux connaître le journalisme pour débusquer les fausses nouvelles | Radio-Biblio | Radio-Canada.ca

18 Ian Sample, ‘’ What are deepfakes - and how can you spot them?’’, The Guardian, 13 janvier 2020. What are deepfakes – and how can you spot them? | Internet | The Guardian

19 Boris Proulx, « Meta annonce la fin des nouvelles sur Facebook et Instagram au Canada », Le Devoir, 22 juin 2023. Meta annonce la fin des nouvelles sur Facebook et Instagram au Canada | Le Devoir

20 Katrine Desautels, « La FNCC-CSN dénonce vivement les actions de Meta et de Google », 30 juin 2023. La FNCC-CSN dénonce vivement les actions de Meta et de Google | La Presse

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